Liewi friend,
Voilà qu’arrive la rentrée glacée après un été à ambiance tropicale.
L’euphorie des jeux passée, le président Macron a nommé M. Barnier au poste de premier ministre. Un tour digne du magicien Majax.
Mais laissons les illusions jacobines et concentrons-nous sur une Alsace qui semble réellement rentrée dans le rang.
En effet, dans ce contexte de chaos politique, le Grand Est pourrait presque passer pour un îlot de stabilité.
Cette fausse légitimité est aussi la conséquence de la complaisance de nombreux élus alsaciens, prêts à toutes les compromissions face aux menaces de chantage à la subvention, qu’elles soient supposées ou réelles.
Le traitement pour l’exemple, infligé à Victor Vogt, président de l’OLCA, est édifiant. En effet, celui-ci a eu l’outrecuidance d’entrer dans l’arène des élections législatives avec le soutien de l’étiquette interdite d’Unser Land. En conséquence, le Grand Est exerce une pression forte et polyforme sur l’organisme.
On peut souligner le peu de réactions des collègues d’un homme pourtant également élu à la CeA.
Le signal lancé par Franck Leroy est fort. Unser Land est le seul adversaire pris au sérieux et restant à abattre pour l’édile, qui a parfaitement compris comment manœuvrer et utiliser à son profit la couardise des collègues alsaciens.
Et pourtant, l’exemple de la gare TGV de Saverne devrait faire réfléchir nos élus sur la durée de validité des promesses ou de petites largesses particulières, même quand elles sont payées au prix fort par toute l’Alsace. La SNCF est prête à siffler progressivement la fin de l’excursion à grande vitesse du pied du plateau lorrain vers Paris.
Dans un contexte dans lequel le gouvernement central rend les collectivités responsables des déficits qui explosent, gageons que la durée de validité des promesses et la solidité même des engagements risquent de s’effondrer drastiquement. Mais on ne peut rien pour ceux qui se laissent éblouir par la magie.
Plus grave encore, nos concitoyens se sont laissés berner par l’hystérie médiatique déclenchée lors des élections et ont voté massivement « faussement utile » pour les trois blocs parisiens.
La déception sera considérable et l’idée même d’une Alsace en capacité d’autodétermination s’éloigne. Les actes manqués pour l’Alsace commencent à s’accumuler dangereusement.
En affaires humaines, faut-il donc toujours pousser les logiques au bout jusqu’à l’absurde ?
En ce qui nous concerne, nous avons tenté dans un délai court d’alerter nos concitoyens sur les faux enjeux nationaux et les rendre sensibles aux véritables enjeux locaux.
Evidemment, il nous reste du chemin à parcourir et il nous manque la visibilité en-dehors des périodes électives. Mais nous sommes présents et Unser Land est ciblé comme le seul parti véritablement alternatif au cirque ambiant. En outre, la période n’est pas propice aux visions hors des sentiers battus. Il est cependant triste de constater que de nombreux élus alsaciens, pourtant conscients du marasme, se contentent de gérer en silence la lente dégringolade qui pourrait s’accélérer rapidement.
Je veux aussi remercier tous les camarades et soutiens qui se sont mobilisés dans un temps record lors des élections législatives. Ce sont eux qui nous permettent de continuer d’exister et de répondre aux défis improbables posés par un système central devenu fou. Ils portent l’exigence d’une Alsace affirmée qui a toute sa place et qui est même indispensable dans notre « Weltanschauung ». Ils sont les seuls garants sérieux de l’Alsace et ils maintiennent la flamme. Nos adversaires ne s’y trompent pas.
Bonne rentrée à tous.
Martin Meyer
Vice-président