Liewi friend,
Que dire sur l’horizon politique qui n’a pas été dit ?
Le chaos s’est installé au niveau national et après les déclarations de bonnes intentions sur le sens des responsabilités et de l’intérêt premier pour le pays des protagonistes aux affaires, l’organisation institutionnelle renvoie telles les cordes, les boxeurs dans le ring. L’arbitre ne veut ni ne peut arrêter un combat devenu pénible aux yeux d’un public médusé.
Dans le même temps, l’état coupe ses dotations aux collectivités locales, sans rogner sur son budget de fonctionnement, poussant nos édiles à l’incrédulité propre aux enfants à qui on ne laisse plus les moyens pour acheter les bonbons destinés à arroser les copines et copains en vue de s’assurer une bonne popularité à la récré.
L’Europe, elle est déboussolée et sans cap alors que nous vivons impuissants le retour d’affrontements comme en 1940 sur son sol. En tant qu’alsaciens, nous connaissons les danger en pareilles circonstances. La panthéonisation de Marc Bloch serait une bonne occasion de réétudier son œuvre « l’étrange défaite ». L’Allemagne qui devait tenir économiquement l’édifice européen va devoir se remettre en question et complètement repenser son industrie. Le fameux moteur est arrêté, même si selon moi, il n’a jamais existé que par un accord tacite et des non-dits. Le meilleur exemple étant l’Alsace, terre germanique,transformée par reprogrammation culturelle en glacis francophone. Il existe des exemples d’imbrications plus respectueuses pour fabriquer des synergies positives.
Et pourtant, comme disait Galilée, elle tourne.
Les développements technologiques s’affolent et bien malins ceux capables de percevoir toutes les implications pour l’Homme. L’atterrissage du booster de SpaceX dans sa structure fut un choc qui démontra les capacités extraordinaires de sociétés privées, complètement déconnectées des impératifs d’états empêtrés à gérer des mammouths.
En Europe, on parle et on se gausse encore. Et pourtant, il y a là probablement une fusée qui va partir, qui impactera forcément notre avenir.
Unser Land, dans ce contexte, maintient le cap pour retrouver l’Alsace. Sujet loin d’être secondaire dans ce contexte. Ici aussi, il ne se passe plus rien puisque nos élus abandonnent cette question au bon vouloir d’un système pataugeant dans un bourbier. Si on n’est pas capable de (re)donner de la cohérence à une entité aussi clairement identifiable que l’Alsace, on peut se faire du souci pour leurs aptitudes à agir sur le reste. Heureusement, que nous sommes des autonomistes et anticipons leur incurie.
Nous voilà à entamer la période de l’Avent. Celle des longues nuits dans l’attente d’un avènement puisqu’un événement ne suffira pas. Personnellement, pour moi l’occasion d’écouter :
« Es kommt ein Schiff geladen » du prédicateur alsacien Johannes Tauler. Une mélodie et un texte très ancien du monde germanique.
Un chant dont chaque strophe permet de dissiper le brouillard dans lequel semblait se mouvoir le navire pour en saisir à la fin, toute sa force.
Es kommt ein Schiff geladen (Vidéo)
Frohe Adventszeit.
Martin Meyer, vice-président