À l’occasion des 120 ans de la loi de séparation des Églises et de l’État, le recteur Olivier Klein, dans la droite ligne de son prédécesseur Olivier Faron, a cru bon de rappeler que « ce sera l’occasion de mettre en lumière cette loi de liberté et de protection de la laïcité ».
Une belle envolée… sauf qu’en Alsace-Moselle, cette exception culturelle française ne s’applique tout simplement pas.
Faut-il donc rappeler à M. le recteur que l’Alsace n’est pas une simple subdivision du Grand Est administratif, mais une terre riche de spécificités juridiques forgées dans et hors du cadre national ?
Depuis 1919, l’Alsace et la Moselle vivent sous le régime concordataire, avec un droit local qui fait partie intégrante de notre identité. Feindre de l’ignorer ou l’effacer d’un discours officiel relève au mieux de l’oubli embarrassant, au pire d’une négation volontaire dans le but d’achever notre effacement.
Unser Land tient à rappeler que l’attachement des Alsaciens et Mosellans à leurs droits particuliers n’est pas une lubie folklorique, mais une réalité juridique et historique.
Ce n’est pas en brandissant à tout-va la loi de 1905 que l’on effacera la singularité de notre territoire. Et si les seules difficultés que rencontrait l’éducation nationale consistaient à vouloir faire table rase des spécificités d’Alsace et de Moselle, il y aurait de quoi s’inquiéter sur l’ordre des priorités.
Plutôt que de “célébrer” une loi qui ne nous concerne pas, il est temps de reconnaître et de respecter la richesse de nos spécificités locales, afin de bâtir une offre éducative réellement ancrée dans son environnement géographique et culturel, affranchie de tout carcan idéologique étranger.
Maxence Helfrich, directeur d’Unser Land