Mitteilungsblatt : « Justice, culture, engagement : l’Alsace debout »

29 juillet 2025

Liewi friend,

Le 13 juillet, une bonne centaine de sympathisants/militants ont fêté l’acquittement en appel de notre jeune militante Morgane, qui avec 4 autres camarades, fut condamnée lourdement en première instance dans l’affaire du jet de peinture sur les véhicules du GrandEst lors du passage du Tour de France féminin dans la commune d’Oderen en juillet 2022.
Cette action durant laquelle nos militants se sont laissés déborder par la fougue de leur jeunesse, est d’abord une conséquence directe de l’aveuglement à imposer au forceps et à grands renforts de publicité une grande région GrandEst dont l’illégitimité et l’inefficacité sont patentes. Dans ce contexte, la multiplication des provocations visuelles en terre alsacienne, et à nos frais, sont particulièrement pénibles.
Mais Morgane était étrangère à cette action.

La lourde instruction qui s’ensuivit montre que notre combat est toujours marqué d’un haut degré de subversivité au sein de la république.
Mais il est vrai que défendre une culture, c’est aussi défendre une manière de penser. Ce n’est pas par hasard, que Germain Muller chantait « De letchde wo noch so denke wie de schädel ne geböje esch » même si nous sommes motivés par l’horizon de ne pas être les derniers.

Toujours est-il, que Morgane injustement condamnée, s’est pourvue en appel et a été relaxée.
Autour d’elle et des autres militants impliqués, nous avons voulu établir un véritable cordon de solidarité alsacienne dans l’adversité.

Notons aussi au passage, que le verdict rendu montre que même si nous vivons dans un état centralisé toujours en proie aux réflexes de replis nationalistes et colonialistes, la justice indépendante a fait valoir le droit.

Un grand merci aux organisateurs à Roderen de ce bel évènement fédérateur.

L’Alsace est pour nous un socle culturel, un lègue pour construire l’avenir, qu’il nous faut préserver. Nous ne pouvons accepter le GrandEst car il est destiné à nous effacer définitivement (Hollande et Valls dans leur arrogance l’ont exprimé clairement).
L’abandon par la CeA de l’option Langue et Culture Régionales (LCR) au secondaire est le symptôme que l’enjeux n’est pas compris, y compris chez ceux qui ont la compétence et la mission de protéger notre héritage.
Un responsable du bilinguisme au sein de la CeA voit même dans cet abandon « un choix du bon sens » (SIC). Il est vrai que dans le secondaire, quand les jeunes commencent à être en capacité de réfléchir de manière autonome, quand on les ouvre à philosophie, il serait inconvenant de bousculer un peu le roman national.
En prenant exemple sur Unser Land, ils comprendraient qu’un combat est surtout perdu d’avance quand on refuse de le mener.
A cet effet, je vous invite dans l’intérêt de nos jeunes à signer la pétition en ligne que vous trouverez sous le lien suivant :
https://petition.qomon.org/nos-enfants-ont-le-droit-dapprendre-lhistoire-et-la-culture-alsacienne-defendons-loption-langue-et-culture-regionale-au-lycee-lcr/?fbclid=IwY2xjawLwp05leHRuA2FlbQIxMQABHs8TzLV-rQn5a3SUTWH0zEG5nkyrHzH0Av2KCAVjPwXBGUT1Aqq5SP-VIoGp_aem_qarF_FfaEbEddnkHrD3Z6g

La nouvelle politique linguistique et culturelle par le CeA consisterait à privilégier les tous petits.
Espérons alors que le bon sens permettra à la CeA de mettre en place des moyens efficaces et simplifiés pour accompagner les parents désireux d’ouvrir des classes bilingues ou des crèches immersives, des initiatives qui sont toujours portées à bout de bras par le monde associatif et souvent des bénévoles.
Quitte à faire des choix, mettons le paquet et favorisons l’offre éducative.

Aujourd’hui s’achève un cycle, comme chaque année, avec la fin d’un nouveau Tour de France.
La caravane est passée, les foules se sont enthousiasmées, le sport a libéré ses émotions — puis tout est remballé, comme si rien n’avait été, en attendant de rejouer le même scénario l’an prochain.

Un peu comme en politique. Les élections s’enchaînent, toujours semblables. Chacun tient son rôle, bien huilé, dans une mise en scène où l’essentiel est de maintenir à tout prix l’équilibre d’un système.

Et pourtant, à force de tourner en rond dans monde qui ne nous attend plus, les incidents sont de plus en plus probables.

C’est pourquoi il est essentiel que notre jeunesse dispose, au minimum, des outils nécessaires pour faire face aux défis qui l’attendent. Une véritable assise culturelle ne sera pas un luxe, mais une nécessité.

En attendant une rentrée qui s’annonce politiquement mouvementée, permettez-moi de vous souhaiter de bonnes vacances. Reposez-vous, prenez du recul, observez, analysez. Certaines secousses sont inévitables — mais puisque le ciel ne nous tombera pas sur la tête, tâchons d’en tirer le meilleur parti.

Schöne Ferien an alle.

Martin Meyer, vice-président 

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