En Alsace il est périlleux de sortir du moule de la pensée unique. Evoquer la spécificité en 1914-18 des soldats alsaciens et mosellans, nos grands-pères ou arrière-grands-pères qui portaient l’uniforme allemand, à travers une manifestation pacifique et symbolique, consentie par les services de la Préfecture, devient du « pangermanisme nostalgique » et un acte « anti-républicain ». Interroger la pertinence d’un musée Hansi à Colmar, en raison du rôle d’agitateur nationaliste et belliciste du dessinateur durant cette même période, vaut soupçon de nazisme, de « pulsion obscurantiste et totalitaire », de fascisme, etc. Excusez du peu.
M. Reumaux, « éditeur des livres de Hansi (la Nuée Bleue) », s’inquiète sans doute pour son fonds de commerce. Que M. Bischoff, auteur publié par les « Saisons d’Alsace » dirigées par le précédent, vienne à sa rescousse pourrait être compréhensible. Par intérêt personnel et commercial, ils dévient et brouillent le débat: ils occultent la partie sombre de l’histoire de Jean-Jacques Waltz – Hansi, celle précisément, autour de la Grande Guerre. C’est pourtant cette période, et celle-là seulement, qui fait l’objet de mon analyse (sans « slogans haineux »), publiée dans les DNA du 8-11-14, à laquelle ils prétendent répondre…
Les méthodes utilisées par MM. Reumaux et Bischoff sont bien davantage celles d’une « police de la pensée » orwellienne que d’intellectuels ou d’historiens sérieux et estimables: détournement du propos, procès d’intention, rapprochements fallacieux…
Ces messieurs ont par ailleurs un passé politique qui les incline peu à partager les combats d’Unser Land pour la défense de l’Alsace. M. Bischoff notamment est proche du Mouvement Républicain et Citoyen, parti souverainiste et jacobin. Ceci pourrait expliquer leur acharnement et leur virulence à l’encontre d’un mouvement régionaliste et leur indifférence au sort de l’Alsace qui pourtant se joue actuellement.
Pour autant cela n’autorise pas les amalgames honteux et les insultes diffamantes. Rien ne justifie qu’ils dérogent aux règles de la courtoisie, parfaitement conciliables avec un débat qui se voudrait démocratique, républicain et honnête.
Andrée Munchenbach
Présidente d’Unser Land