66 ème congrès de la Fuen

Un an après Trieste où les délégués de la FUEN ( Federal Union of European Nationalities ) se réunirent à l’occasion du 65 ème congrès de l’organisation internationale fondée en 1949, c’est vers la capitale allemande que les représentants européens des minorités nationales ont convergé.

Choisir Berlin n’a rien d’anodin.

L’Allemagne joue un rôle majeur en matière de protection des minorités nationales. Des instruments performants garantissent les droits des peuples présents sur le sol allemand ( Frisons, Danois, Sorabes et Sinti ). Le Bund soutient également les Allemands de l’étranger, qu’ils soient établis en Pologne, en Croatie ou ailleurs. A ce sujet, le sort réservé à la minorité allemande par le gouvernement polonais nourrit l’inquiétude, tout comme les persécutions dont sont victimes les membres de la minorité turque de Grèce.

Outre le souci du gouvernement allemand pour le sort des minorités, il convient de rappeler que Berlin fut une ville emblématique de la Guerre Froide qui divisa l’Europe en deux durant des décennies. La Chute du mur eut des répercussions importantes sur les minorités nationales. Enfin, minorités nationales occidentales et orientales allaient pouvoir unir leurs voix et regrouper leurs forces. Enfin, un vent de liberté soufflait et bénéficiait aux minorités ethniques qui vivaient dans les États post-soviétiques.

Ce 66 ème congrès fut aussi l’occasion de visiter le Bundestag et de rencontrer Frau Natalie Pawlik, membre du Bundestag et représentante du gouvernement fédéral pour les questions relatives aux minorités nationales et émigrés, appelés Aussiedler ( N. Pawlik a récemment succédé à B. Fabritius ).

Parmi les raisons essentielles qui justifient que le thème des minorités nationales soit ardemment défendu, figure le lien étroit unissant la protection de ces cultures aux défis du 21 ème siècle. Dans un monde en proie aux conflits, il n’est jamais inutile de rappeler que le respect du droit des minorités nationales est une des conditions permettant le maintien de la paix.

Depuis plusieurs mois, nous assistons impuissants et désarmés au spectacle terrifiant d’une guerre qu’on croyait pouvoir ranger parmi les vestiges d’une barbarie révolue, tout imbus de l’idée qu’une nouvelle humanité, définitivement pacifique, pouvait émerger d’un monde unifié.

Convaincus par l’idée que l’identité appartenait au passé, nous pensions les peuples incapables de sacrifier des vies humaines sur l’autel de valeurs supérieures aux eaux glacées du calcul égoïste.

Nous sommes en train d’apprendre de cette guerre que les peuples ont une histoire et une identité, qu’il est vain et mortifère de leur imposer un joug contre leur gré. Nous devrons en tirer des leçons et redoubler d’efforts pour préserver ce que ce monde comporte d’authentiquement humain, sa diversité.

C’est en ce sens que j’ai défendu hier la candidature d’Unser Land Mouvement Alsacien à l’adhésion à la FUEN - Federal Union of European Nationalities. Je remercie le président Vincze Loránt , l’ensemble des membres du Praesidium et les délégués de la FUEN pour leur accueil très chaleureux.

La pérennité de la participation alsacienne et lorraine aux travaux de l’organisation est ainsi assurée. Je me réjouis par avance de travailler aux côtés de mes camarades de l’AGDM et de la FUEN.

Jean Faivre