FUEN à Helsinki avec Unser Land

Derniers instants à Helsinki, ville qui accueillait cette année la réunion du groupe de travail de la Fuen sur l’enseignement en et des langues minoritaires.

La Finlande est passionnante à plus d’un titre. Elle fit partie de ces États dont la position de neutralité permit de favoriser le règlement politique de conflits potentiellement explosifs. La tendance au déclin de cette catégorie d’Etats n’augure pas nécessaire de lendemains géopolitiques heureux, conformément aux leçons léguées par Julien Freund qui considérait que le manichéisme appliqué aux relations internationales était polemogène.

Toutefois, ce n’est pas pour cette raison que je me suis rendu à Helsinki. En Finlande, vit une communauté suédophone, estimée à 6 % de la population totale de cet État qui a 1300 km de frontière commune avec la Russie.

Les îles Åland qui font figure de modèle d’autonomie politique comptent d’ailleurs parmi les territoires finlandais dont la majorité de la population est suédophone. Le suédois bénéficie en Finlande d’une protection juridique au plan constitutionnel. Le système scolaire tient également compte de la présence sur son sol d’une telle communauté dont les jeunes membres peuvent suivre un enseignement dans leur langue.

Si la langue suédoise doit être protégée, il ne faut pas perdre de vue que l’existence d’une identité finnoise n’a pas toujours relevé de l’évidence. L’affirmation d’une telle identité s’est en réalité manifestée au XIX ème siècle, lorsque la Finlande était sous souveraineté russe ( accession au statut d’Etat indépendant en 1917 ).

Aussi, le finnois, qui appartient à la famille des langues finno-ougriennes, compte 5 millions de locuteurs. L’œuvre du peintre Eero Järnefelt, à laquelle le musée Ateneum consacre actuellement une exposition temporaire, nous rappelle le caractère précaire de l’existence d’identités qui doivent constamment lutter pour leur survie et leur perpétuation.

Et si le tempérament finnois contenu dans le mot Sisu, ô combien intraduisible, nous inspirait ?

Jean Faivre, délégué Unser Land auprès de la FUEN - Federal Union of European Nationalities constitué notamment par les eurodéputés issues des minorités.