Chronique d’un échec industriel
Le groupe Daimler-Benz vient d’annoncer sa volonté de se séparer de l’usine SMART à Hambach. Cette usine se situe certes en Moselle, mais, voisine de l’Alsace Bossue, elle emploie de nombreux Alsaciens. Unser Land ne peut pas s’en désintéresser. Le parti autonomiste n’est pas vraiment surpris par la décision de Daimler-Benz et appelle à tirer les conséquences de ce nouvel échec de la politique industrielle emblématique des recettes de l’ancien monde.
Voilà une aventure industrielle lorraine, qui démarra fin des années 1990 sous l’impulsion du ministre de l’Industrie Gérard Longuet. Il s’agissait, avec l’implantation de l’usine et ses sous traitants, de réindustrialiser une région impactée par les arrêts programmés des Houillères ; un peu comme sa jumelle dans le nord ouest de la Lorraine avec l’implantation du coréen DAEWOO pour compenser l’arrêt de la sidérurgie.
Si l’aventure asiatique a rapidement tourné au vinaigre, celle de la SMART appelée alors SWATCH-MOBILE, s’est avérée malgré la proximité géographique et culturelle Germano-Suisse, également très laborieuse. L’entrepreneur et initiateur hélvético-libanais, M Nicolas Hayek, se retira rapidement du projet car il souhaitait créer une voiture bon marché et citadine. Daimler décida de mener seul le projet selon les critères de qualité et de finition de la marque. Mais la rentabilité ne sera pas au rendez-vous. La voiture, devenue trop chère, avait du mal à trouver son public dans un marché connaissant l’explosion des ventes des grosses cylindrées générant pourtant des fortes émissions en CO2.
Paradoxalement, c’est du succès des grandes berlines que viendra dans un premier temps le salut pour la petite SMART.
Car pour vendre des voitures à forte valeur ajoutée, Daimler devait compenser en produisant des véhicules à faibles émissions dans le seul but de baisser son empreinte carbone totale.
Ce modèle économique, principalement pensé pour se jouer des lois, ne peut tenir et survivre à long terme. Le révélateur de ce système malade sera finalement le virus du Covid-19.
Si nous retraçons l’histoire de cette implantation, c’est parce qu’il nous semble indispensable que nous nous posions des questions sur notre modèle industriel récent. Mais aussi par rapport à notre modèle de consommation décorrélé des ressources réelles de notre planète qui conduit le système économique jusqu’à considérer le droit à polluer comme un bien d’échange monnayable.
Pourtant, ce projet industriel était bon et aurait dû se suffire à lui même. Alors pourquoi cet échec?
Une réflexion locale et régionale, une remise à plat, en tenant compte des enjeux globaux est indispensable pour les futurs projets de reconversion.
Partout, pour se donner les moyens d’accueillir d’hypothétiques projets, on parle d’engloutir encore plus de terres dans des zones d’activités. Parfois même, comme en plaine d’Alsace, pour favoriser l’implantation d’immenses mais basiques entrepôts de stockages relais. Sans aucune garantie de pérennité, cette fuite en avant, cette gabegie, doit nous questionner et faire réagir. Mais au delà des réactions, c’est aussi aux décideurs de prendre la mesure des conséquences sur les choix qu’ils auront à faire dans un monde en mutation très rapide. La question du rapport entres bénéfices et apports immédiats de ces artificialisations et leurs impacts sur le moyen/long terme ne peut plus être éludé et simplement laissée aux suivants.
Les travailleurs qui font fonctionner l’usine de Hambach et ses sous-traitants sont aussi issus de sociétés rurales comme celles de l’Alsace Bossue et du Pays de Bitche. Ces régions sont capables de résilience et étaient naguère en capacité de subvenir à leurs besoins en optimisant des ressources limitées. Nous souhaitons bien sûr un bon projet de reprise, mais à la vue de la trajectoire industrielle de Hambach, le principal atout pour rebondir de ces territoires réside probablement dans leur capacité à avoir su préserver les fondamentaux comme leur environnement.
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