Lettre réponse aux propos de Valérie Debord, dans les DNA du 14 juin 2018
Dans les colonnes des Dernières Nouvelles d’Alsace, édition du 14 juin 2018, on peut découvrir que l’affiche 4×3 d’Unser Land irrite les élus du Grand Est. Ainsi, Valérie Debors, présidente du groupe majoritaire de la Région et vice-présidente du grotesque Grand Est, exprime « son indignation face à l’association visuelle du Grand Est à une opération promotionnelle aux visées clairement autonomistes ». « La république est une et indivisible et nous dénonçons cette volonté de division et de partition, marque de fabrique d’un parti politique qui s’est maintes fois écarté des valeurs humanistes que nous souhaitons incarner ». Elle rajoute qu’elle « condamne cet appel au repli identitaire ».
On passera sur les propos de l’insignifiante élue « malgré elle », inénarrable Pernelle Richardot, qui indique, la pauvre, « ne plus supporter celles et ceux qui continuent à surfer sur les peurs des citoyens et agitent des chiffons rouges ».
Andrée Munchenbach, présidente d’Unser Land, répond à Valérie Debord dans un courrier qui lui a été adressé ce jour, par email, et qu’Unser Land partage avec vous.
Madame la vice-présidente,
Dans vos propos rapportés dans les DNA de ce jour, vous qualifiez Unser Land, dont je suis la présidente, de « parti politique qui s’est maintes fois écarté des valeurs humanistes que nous [groupe majoritaire de la région] souhaitons incarner. »
Je vous remercie de nous faire connaître ce que vous entendez par « valeurs humanistes » et de nous citer ne serait-ce qu’un écart de notre parti par rapport à ces valeurs.
Notre définition de l’humanisme repose sur son acception classique, à savoir la confiance en l’Homme. Elle nous semble la mieux incarnée dans les principes de la démocratie. Or, Madame la Vice-présidente, si écarts, voire imposture il y a à l’égard de ces principes-là, ils sont le fait de votre camp politique, mais aussi de vos alliés de circonstances du groupe socialiste.
En invoquant « la République une et indivisible », vous nous reprochez une « volonté de division et de partition ». De quoi parlez-vous ? Si Unser Land déplore certains aspects de l’unicité française, notamment l’unicité linguistique que bétonne l’article 2 de la Constitution et l’indifférenciation administrative du centralisme jacobin, nous ne pensons aucunement mettre en danger la République par notre engagement citoyen. Bien au contraire. Nous contribuons à animer un débat nécessaire. Le danger serait plutôt du côté de ceux qui ne respectent pas les principes fondateurs de notre République, ceux du droit et de la démocratie, se jouent du peuple censé pourtant être souverain.
La seule partition ou division — nous utilisons le terme « défusion » — que nous visons est celle de la Région Grand Est. Nous avons dès le départ contesté la fusion territoriale imposée par diktat, sans consultation des parties concernées, sans l’assentiment d’un seul parlementaire alsacien, malgré des motions votées à la quasi-unanimité des deux conseils départementaux et adoptées par des centaines de conseils municipaux. En 2014, le président Rottner était sur la même ligne que nous. Le slogan de l’affiche qui vous révulse était le même que reprenait dans ses pétitions et discours l’ancien maire de Mulhouse : « Alsaciens, prenons notre destin en main ! ». Il semblait alors avoir l’étoffe du leader charismatique qui sauverait l’Alsace. Entre-temps, il s’est élevé au rang de président de la méga-région…
Comme lui, vous vous accommodez de la situation et y trouvez des avantages. C’est votre affaire. Cela ne vous autorise de loin pas à insulter ceux qui se mobilisent contre le trait de crayon funeste de M. Hollande sur le coin d’une table élyséenne.
La fusion forcée de l’Alsace bafoue le droit et aurait dû être condamnée par le Conseil d’État. Elle l’a été par le Congrès des pouvoirs locaux du Conseil de l’Europe, pour violation de la Charte européenne de l’autonomie locale. Mais bien sûr, pour vous « autonomie » est un gros mot, en tout cas n’est pas français.
Autre raison et non des moindres à notre mobilisation pour une défusion du Grand Est : nous sommes à l’écoute de l’expression du peuple alsacien, avec laquelle nous sommes en phase. À travers des manifestations, des pétitions, des sondages, il exprime son rejet du Grand Est. Vous incarnez, Madame la Vice-présidente, non pas la République, mais bien une caste politique une et indivisible, détachée du peuple et sourde à ses revendications légitimes et sensées, et qui fait bloc, au-delà de ses divergences idéologiques (si tant est que…), pour préserver son statut et ses avantages. Saluez de notre part Madame Pernelle Richardot, ses peurs et ses chiffons rouges…
Vos postures nous indignent, comme nous indignent les procédés de pure propagande que vous cautionnez et que nous, contribuables, finançons bien malgré nous. C’est à un matraquage publicitaire de tous les instants pour nous formater Grand Est, à travers notamment un logo omniprésent, sur les trains, les bus TER, au bord de la route du Slow up, lors de la moindre manifestation culturelle ou sportive, qu’Unser Land riposte.
Certes la partie est inégale. Le lessivage des cerveaux en particulier alsaciens s’inscrit dans un budget de communication démesuré : 10 millions d’euros pour l’année 2018. Mais avec le soutien de nos membres, de nos sympathisants et des donateurs, Unser Land continuera à donner de la voix et à assurer la visibilité de la résistance alsacienne à une mise sous tutelle absurde et imbécile qui pénalise surtout l’Alsace. Car, comme l’y exhortait le futur deuxième président du Grand Est lors de la manifestation strasbourgeoise du 11 octobre 2014, « ‘s Elsàss stànd uff » ! L’Alsace se lève.
Vous nous accusez de « repli identitaire ». Là encore, je vous saurais gré de bien vouloir préciser votre pensée et nous expliquer selon vous à quel moment notre combat pour l’Alsace, contre une société anonyme, globalisée et technocratique dont le Grand Est nous paraît un avatar, nous écarterait d’un droit chemin dont vous semblez avoir le contrôle.
Jetteriez-vous l’anathème sur votre président de Région qui osait évoquer — toujours avant sa conversion grandestienne — les « identités de nos populations » ? Tolérerez-vous sa question à haut coefficient identitaire : « Comment l’Alsace rhénane pourrait-elle conserver son identité dans une région qui s’étendrait jusqu’aux portes de Paris ? » (Pétition Jean Rottner maire de Mulhouse, juillet 2014). Ou encore dans sa revendication sans ambiguïté : « Nous sommes un peuple spécifique. » (Alsace 20, 15 octobre 2014) ?
Ne trouvez-vous pas d’effrayants relents d’autonomisme dans son constat : « Notre belle région riche de ses campagnes, de ses villes, de ses métropoles, qui a su trouver un nécessaire équilibre entre la ruralité essentielle et le fait urbain incontournable, peut se suffire à elle-même pour assurer son avenir. » ? L’accuserez-vous de repli ou de communautarisme lorsqu’il affirme que « les exemples de régions autonomes de petite taille sont légion en Europe. Ces communautés de culture, de vie et de projet sont toutes des réussites économiques, en Allemagne, en Italie, en Belgique, en Espagne, en Autriche et dans tant d’autres pays » (journal L’Alsace, 20 juillet 2014) ?
Dans l’espoir que vous voudrez bien nous éclairer par vos réponses, je vous prie d’agréer, Madame la Vice-présidente, l’expression de mes salutations alsaciennes
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