David Heckel interpelle le préfet lors sa venue du Conseil Général
Chers collègues, Monsieur le Préfet,
Permettez-moi tout d’abord de vous souhaiter la bienvenue en français mais aussi en alsacien : « Willkumme bi uns im Generalrat », « bienvenue chez nous au conseil général ». Vous avez confié dans un entretien avoir des racines alsaciennes, aussi vous me feriez un grand plaisir si vous répondiez : « ich bin auch ein Elsässer » !
Monsieur le Préfet, je souhaite profiter de votre présence pour vous interpeller sur trois sujets importants.
Le premier, ne vous surprendra guère, il concerne l’enseignement bilingue. J’ai lu avec attention la partie du rapport d’activité consacré à l’enseignement scolaire, et j’avoue avoir été déçu que l’on passe complètement sous silence cet enseignement. Il est vrai que les résultats ne sont guère à la hauteur, nous allons y revenir. Je ne souhaite pas m’étendre sur le projet d’expérimentation de Madame le Recteur, il serait sage qu’elle le retire. Notre assemblée a voté en réponse une motion à l’unanimité pour rappeler son attachement au développement de l’enseignement bilingue PARITAIRE.
Je ne souhaite pas non plus revenir ici sur les bénéfices du bilinguisme, ou sur la responsabilité historique de l’EN dans l’éradication des langues régionales en France, ou sur la nécessité absolue pour nos jeunes et notre économie de maitriser l’allemand ou sa forme orale, l’alsacien. Je souhaite parler de la convention quadripartite 2007/2013, Etat-Région-Départements. Faut-il rappeler qu’elle prévoit, en échange d’un financement à hauteur d’un million d’euro / an / collectivité, l’ouverture annuelle de 50 classes bilingues pour l’ensemble de l’Alsace. L’objectif de cette convention était de doubler à l’horizon 2013 le nombre des enfants formés à parité dans les deux langues de l’Alsace, le français et l’allemand. Or combien de classes ont été réellement ouvertes ? Cette rentrée, 2 sites seulement ont été ouverts et deux refusés dans le 67 (Gambsheim 34 inscrits, Ebersheim 25 inscrits). Nous n’arriverons pas à 10 sites sur toute l’Alsace alors qu’il en faudrait 50 ! L’année dernière déjà, il n’y eu qu’une vingtaine de classes ouvertes, autant dire que l’on est très très loin des objectifs prévus dans la Convention. Et ce n’est pas faute de demande ! Un seul exemple, à Barr, les parents et les professeurs souhaitaient ouvrir une seconde bilingue, REFUS du proviseur, affaire enterrée. Il n’y a pas à l’heure actuelle, un seul lycée en Alsace avec une seconde bilingue.
Ce constat me donne vraiment le sentiment désagréable que l’Eduction Nationale se moque de la convention, et donc par ricochet des élus alsaciens, ainsi que des parents souhaitant scolariser leurs enfants dans la filière bilingue. Pourquoi le Pays Basque et la Corse arrivent-ils à 50% de classes bilingues, alors que nous plafonnons péniblement à 10% ? Mr le Préfet, que comptez-vous faire pour que cette convention soit enfin respectée et que l’enseignement bilingue soit proposé là où la demande existe ? Quelle est la valeur de la parole de l’Etat français ? Pourquoi l’Alsace est-elle la seule région à ne pas disposer d’un CAPES bivalent ? Quand va-t-on déléguer la compétence de l’enseignement bilingue aux collectivités alsaciennes ? Nous sommes de plus en plus nombreux à le souhaiter.
Ma deuxième question concerne la couverture médicale en zone rurale et montagnarde. Ce problème devient très urgent en Alsace Bossue ou dans le canton de Saales par exemple, du fait du départ en retraite de toute une génération de médecins. Comment les remplacer et éviter l’apparition de « déserts médicaux» ?
Ma troisième question porte sur les éoliennes. D’après les retours d’élus locaux que j’ai reçus, les investisseurs ne veulent plus s’intéresser à l’Alsace Bossue car les instructions de permis sont interminables coté alsacien. Ils préfèrent aller en Moselle voisine. Nous avons à ce jour ZERO éoliennes en Alsace, alors qu’il y a près de 500 machines en Lorraine, 150 dans la Marne, etc. Une éolienne peut rapporter 7’000 euros par an à une communauté de communes. En Alsace Bossue, un des rares secteurs ayant le potentiel éolien nécessaire, ce pourrait être une source de revenus intéressante. Ma question est la suivante : L’instruction des dossiers d’éoliennes dure-t-elle plus longtemps en Alsace qu’en Lorraine, si oui pourquoi ?
En conclusion, Monsieur le Préfet, les trois problèmes que je viens d’évoquer (ainsi que celui du transport des poids lourds que va évoquer ma collègue Alice Morel) ne concernent pas les fonctions régaliennes de l’Etat. Je déplore que nous n’ayons en Alsace ni l’autonomie financière ni les compétences pour traiter ces dossiers nous-mêmes. Nous favorisons l’autonomie des personnes âgées et c’est une bonne chose, nous avons mis en œuvre l’autonomie des universités, et c’est aussi une bonne chose. Il faudra bien un jour, par exemple lorsque le Conseil d’Alsace sera sur pieds, parler de l’autonomie des régions.
Je vous remercie pour votre attention.
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