Courrier à M. Philippe Richert – Echec du référendum
Schiltigheim, le 12/04/2013.
Monsieur le Président de la Région Alsace,
Nous tenons à vous exprimer notre reconnaissance pour l’initiative que vous avez prise et pour votre implication personnelle en faveur de la fusion des 3 grandes collectivités alsaciennes en une assemblée unique, le Conseil Territorial d’Alsace. Malheureusement les Alsaciens ont manqué ce rendez-vous avec l’Histoire.
Le désintérêt de la grande majorité de nos concitoyens pour cette idée innovante et surtout l’opposition qui s’est exprimée dans des proportions inattendues lors du référendum du 7 avril nous affectent sans doute aussi douloureusement que vous-même.
Cependant nous songeons aux personnalités politiques qui nous ont précédés sur cette terre d’Alsace et qui se sont battues et parfois sacrifiées pour défendre nos spécificités, nos droits et notre culture. Parmi elles, l’abbé Xavier Haegy se refusait au découragement avec cette formule: « Weiter machen, von Gott befohlen! ». Nous la faisons nôtre et vous la proposons.
Nous avons fait campagne sur le terrain et souvent, trop souvent, les personnes rencontrées nous disaient n’être pas informées… Pourtant les médias locaux ont relayé les débats autour de la réforme institutionnelle proposée. Mais, contrairement à l’époque des Heimatrechtler, une fraction grandissante de la population ne lit plus les journaux et ne s’intéresse pas à la vie publique en dehors des grands rendez-vous nationaux surmédiatisés. Visiblement pour une majorité de nos concitoyens, les préoccupations individuelles ou corporatistes prennent le pas sur l’intérêt général. A l’évidence la dimension régionale ne fait plus sens. Ceci explique que l’enthousiasme qui nous a animés face à cette consultation historique n’ait pas été partagé par la grande partie de nos concitoyens.
L’ignorance généralisée face à l’histoire spécifique de notre région – qui n’est pas transmise comme elle le mériterait – a sa part dans l’indifférence qui a accompagné la campagne autour de ce projet. Certes les arguments rationnels d’économie, d’efficacité et de simplification ont été entendus, mais ils n’ont pas suffi à mobiliser : il manquait une dimension symbolique, forte et fédératrice.
La méconnaissance des combats menés depuis 150 ans pour la reconnaissance d’un destin original, que ce soit, selon le moment, à l’intérieur de l’Allemagne ou à l’intérieur de la France, et l’illisibilité grandissante de l’identité alsacienne ne permettaient pas de saisir la part « sublime » des enjeux.
La conscientisation des Alsacien repose sur des fondamentaux: l’histoire, la culture et les symboles. Nos racines font nos ailes ! A cet égard une commémoration plus visible du centenaire de la Constitution obtenue par les élus alsaciens et mosellans en 1911 aurait inscrit le projet que vous portiez dans une continuité historique. Du coup s’imposaient sa nécessité et sa légitimité.
Le Landtag avait été élu avec une participation de 80% des électeurs d’alors. Des chiffres qui font rêver aujourd’hui. C’est à l’unanimité que les députés alsaciens et mosellans ont adopté en 1912 le rot un wiss comme drapeau officiel. Pourquoi occulter ces moments forts de notre histoire? Pourquoi cache-t-on aux Alsaciens l’action d’un Eugène Ricklin, le très populaire Sundgauer Leeb et seul président de l’éphémère Landtag d’Alsace-Moselle?
La prudence et le déni n’ont pas payé! Il aurait fallu engager cette campagne en s’affranchissant de l’éternel complexe alsacien, dont se moquait Germain Muller. Il est maintenant temps d’assumer et de n’avoir plus peur ni des mots ni des faits de l’histoire. Les électeurs auraient peut-être été davantage interpellés par une revendication clairement assumée d’autonomie : honni en Alsace, le mot “autonomie” est pourtant positif dans toutes les régions de l’Europe démocratique contemporaine. Les Alsaciens auraient peut-être aimé se reconnaître dans un drapeau arboré franchement, dont ils seraient fiers comme les Bretons, les Corses, les Savoyards le sont du leur…
Sigles ou marques Alsace qui se superposent les uns aux autres et font l’effet de gadgets peu fédérateurs, n’ont pas la lisibilité et la charge affective qu’aurait la référence à notre drapeau historique, légitime et d’autant plus respectable que jamais le sang des champs de bataille ne l’a souillé. En outre il a cette vertu incontestable d’avoir été interdit par les nazis.
Il est temps de le hisser à nouveau sur nos bâtiments publics.
Il est temps de ressusciter une conscience régionale en prenant en charge l’enseignement de et dans la langue de notre région, sous ses deux formes: allemand dialectal (elsässerditsch) et allemand standard.
C’est à travers notamment ces actions que vous donnerez à comprendre à nos concitoyens combien ils ont mal apprécié le sens et la portée de notre projet. Et vous marquerez, malgré la défaite passagère du 7 avril, d’une empreinte forte votre engagement pour l’Alsace.
Recevez, Monsieur le Président du Conseil Régional d’Alsace, l’expression de nos respectueuses salutations,
In elsässischer und freundlicher Verbundenheit,
Andrée MUNCHENBACH
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