Le peuple alsacien face au déni républicain
Ce mardi 14 octobre restera pour chaque Alsacien une illustration supplémentaire du déni autiste dans lequel s’enferme la « Grande Nation », comme l’appellent par dérision nos voisins.
En réponse à une question du député Patrick Hetzel, M. Valls, premier ministre, a déclaré à la tribune de l’Assemblée Nationale qu’ « il n’y a pas de peuple alsacien, il n’y a qu’un peuple français (…) je m’opposerai avec la plus grande détermination à ce que tout projet vise à défaire notre pays et la Nation. La France est une et indivisible » , M. Hetzel se trouvant ensuite tout marri qu’on ait pu lui prêter des propos « anti-républicains ».
Nous définissons le peuple comme « une communauté humaine ayant conscience d’être unie par une identité historique, culturelle et linguistique et manifestant la volonté de vivre ensemble. ». Notre histoire, notre culture sont uniques et en grande partie différentes de la France. A ce titre, M. Valls, que vous le vouliez ou non, le peuple alsacien existe. Il existait avant la France, pendant les différentes annexions et il existera après la France.
La réaction épidermique de M. Valls marque avant tout une reconnaissance indirecte de la mobilisation du peuple alsacien de samedi. Si le lâcher de ballons bleu-blanc-rouge et la pathétique Marseillaise lancée en gage de soumission inconditionnelle, ont certainement fait ricaner de satisfaction à Paris, la nuée de drapeaux Rot un Wiss portée par le peuple ainsi que les messages traduisant ses aspirations de liberté, ont fait comprendre qu’en 2014, la question alsacienne n’est toujours pas réglée.
Ce raidissement jacobin est également symptomatique des périodes de crises aiguës: lorsque l’économie est aux abois, l’Etat au bord de la faillite et un système politique prêt à exploser, les républicains se raccrochent aux mythes de la France éternelle une et indivisible. Et le propre des mythes est justement qu’ils sont plus proches des contes pour enfants que de la réalité. Pendant ce temps, la France coule, réellement, mais avec panache. Le coq s’enfonce dans le fumier mais garde la crête droite.
Les premiers ministres socialistes n’ont pas toujours été aussi méprisants que M. Valls. Rappelons-nous en effet de la reconnaissance du peuple corse par Rocard et Joxe (1990) ou de celle du peuple kanak (1998) par Lionel Jospin. Mais ces épisodes ont été des exceptions.
L’Etat français persiste aujourd’hui à croire que les peuples de l’hexagone sont une menace pour lui et que leur destruction doit être menée à son terme. Les déclarations de M. Valls le confirment. La France a été tour à tour royaliste, révolutionnaire, bonapartiste, socialiste, conservatrice, gaulliste… mais toujours centralisée et jamais fédérale.
De ce point de vue, elle ne changera jamais. Elle continuera à fouler aux pieds une terre qui bien avant elle a vu naître la Liberté. Jamais la France ne reconnaîtra spontanément notre langue, ni ne défendra notre culture. Qu’est d’ailleurs devenue la ratification de la Charte Européenne des langues régionales promise par M. Hollande ? Aux oubliettes…
La France ne respecte que ceux qui lui tiennent tête et la mettent en échec. Hier, la Corse, la Bretagne, aujourd’hui l’Alsace. M. Valls, le peuple alsacien ne courbera pas l’échine.
Aux élus, nous adressons ce message : nul ne peux servir deux maitres à la fois. Entre le peuple alsacien et la république jacobine, il faudra choisir.
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