Etude de la rentabilité de la centrale nucléaire de Fessenheim
Etude de la rentabilité de la centrale nucléaire de Fessenheim
« Comprendre pour agir »
En moyenne annuelle sur 15 ans, FSH1 et FSH2 produisent 10331 GWh/an et sont les plus mauvais élèves si on rapproche ce chiffre de ceux des 32 autres réacteurs de même puissance (900 MW). En effet, la production est respectivement inférieure de 11,75% (5310 GWh) pour FSH1 et 16,55% (5021 GWh) pour FSH2 à celle des autres réacteurs de la même génération (6017GWh). Voir sources : (1) (2) (6).
Le chiffre d’affaires réalisé par la centrale de Fessenheim est estimé à :
– 333 M€* pour 2010
* (Millions d’euros)
203 M€ pour 2011
400 M€ pour 2012
260 M€ pour 2013
350 M€ pour 2014.
Ces calculs sont effectués en multipliant la production annuelle d’électricité, diminués des 32,5% revenant aux partenaires allemands et suisses, par le prix de cession ARENH (Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique) soit 42 €/MWh. Ce chiffrage devrait être légèrement pondéré par les contrats passés au prix de marché (EPEX spot) et les contrats à terme (EPD).
Le calcul ci-après aussi précis que possible, concerne uniquement l’année 2011 dont les données disponibles sont les plus nombreuses, surtout via le rapport du cabinet comptable Syndex mandaté par les C.E. d’EDF.(6).
Chiffre d’affaires 2011 :
7 160 000 (MWh.) x 42 (€/MWh.) x 0,675 (coefficient/partenaires) = 203 Millions €
Dépenses et Charges 2011 : (5) (6).
Masse salariale (CDI, CDD, autres) : 61 M€ (734 pers. charges comprises)
Impôts, redevances et taxes : 49 M€ (42 % à l’Etat, 25% pour les Communes, le Département et la Région)
Sous-traitances et fournitures extérieures : 135 M€
Combustibles : 37 M€ (7160000 MWh x 5,18 €/MWh)
______
Total partiel des dépenses connues 2011 : 282 Millions €
Soit un déficit avéré pour 2011 de : -79 Millions € (203-282=-79)
Se rajoutent les dépenses suivantes (plus difficiles à estimer)
Les amortissements résiduels pour les dernières années d’exploitation (prolongation à 40 ans d’exploi-tation obtenue en 2003).
Les amortissements des travaux post-Fukushima : 350 M€ (Capital à rembourser : 35 M€ par an sur 10 ans plus les intérêts, à 4,5%, 15,75 M€, soit au total de 50 M€, la première année).
L’inflation des dépenses de réparation liées au vieillissement de la centrale.
Provisions pour démantèlement.
Provisions insuffisantes (5) pour le stockage et le gardiennage des déchets.
Contrat d’assurance non pris en compte par EDF mais à la charge de l’Etat Français (aux USA, cela représente plus de 5% du chiffre d’affaires et est obligatoire).
Subventions directes et indirectes de l’Etat à la recherche sur le nucléaire en France : 1072 M€ en 2013 soit 18,4 M€ par réacteur en exploitation (5).
Le coût, payé par l’état, des organismes de contrôle (ASN, IRSN) (5).
Le coût des services centraux.
Les coûts de communication, pub, etc.
Il reste encore un très grand investissement à réaliser et à amortir : « le Grand Carénage » soit, selon les estimations, de 2 à 4 Milliards pour Fessenheim.
En prenant un chiffre de dépenses médian, soit 3 milliards, cet investissement sur 20 ans maxima ne pourrait jamais s’amortir ; par an, rien que le remboursement du capital s’élèverait pour Fessenheim à 150 M€, plus les intérêts à 4,5% (théoriquement la 1ère année 135 M€), soit un total de 285 M€. Ce montant est supérieur au chiffre d’affaires du CNPE de Fessenheim (2011 et 2013).
De plus certains travaux presque irréalisables nécessiteraient l’arrêt des réacteurs pendant des années.
NOTA :
– Nos partenaires allemands et suisses ne participent, à priori, qu’aux frais de construction et de maintenance. Le montant de leur participation aux dépenses est difficile à estimer.
– Le prix ARENH (42 € le MWh) n’est pas suffisant pour couvrir les frais de production, Mr. Proglio et Mr. Levy son successeur, parlaient d’obtenir 50 €, voire plus, ce qui serait en adéquation avec le coût de revient annoncé par la Cour des Comptes. Augmentation refusée par Ségolène Royal.
– Sur le marché libre de l’électricité ce prix est souvent inférieur, jusqu’à 32 € le MWh (marché EPEX spot en Allemagne en ce début 2015). Le développement massif des renouvelables et la stagnation de la consommation, voire sa diminution dans de nombreux pays (ceux qui pratiquent une vraie politique d’efficacité énergétique), y est pour beaucoup.
– Actuellement, l’Europe est en nette surcapacité pour la production d’électricité (propos non démentis par Mme Florence Barale, responsable des relations actionnaires EDF) et les prix resteront donc , dans le futur, orientés à la baisse.
– La conséquence directe pour EDF : la perte de contrats au vu des tarifs trop chers et difficulté de renouvellement des contrats passés car les clients se dirigent vers les offres mieux placées. Au point que certains clients veulent casser leurs contrats en cours avant l’échéance pour en renégocier un nouveau plus favorable financièrement (3) (4).
– Au 31 décembre 2015, tous les abonnements d’une puissance supérieure à 36 KW pourront aller sur ce marché libre. Les collectivités, les commerçants, les petites industries et les artisans pourront en profiter au détriment le plus souvent d’EDF. Cela explique en partie pourquoi le cours de l’action EDF est si chahuté depuis un certain temps et que les intérêts de ses nouveaux emprunts se renchérissent (3).
– En 2014 (pour la centrale de Fessenheim), le combustible, la masse salariale du personnel, les impôts et taxes sont supérieurs à 210 M€, la sous-traitance a certainement explosé et l’on peut supposer que toutes les autres charges sont aussi à la hausse. (5) (6).
Sources :
Ce chiffrage est aisément vérifiable en cherchant les données disponibles sur les sites :
(1) de RTE, (2) d’ Energeia.
(3) de Boursorama, (4) de l’Usine nouvelle.
(5) dans le rapport de la Cour des Comptes de mai 2014.
(6) dans l’étude (étude d’impact socioéconomique et conséquences d’une éventuelle
fermeture) menée par le cabinet comptable Syndex (mai 2012) à la demande du CE
de Fessenheim et du comité central d’entreprise d’EDF.
NOTRE CONCLUSION :
Sur Fessenheim, EDF est dans une impasse financière évidente ce qui fait que maintenant c’est la production (la recherche de la rentabilité) qui prime. De ce fait, la sécurité n’est absolument plus assurée sur ce site (selon l’ASN, plus de 35 incidents en 2014, soit 40% de plus que la moyenne des autres sites français).
Le grand carénage sera certainement la falaise infranchissable financièrement et comme M. Malerba nous l’a clairement fait remarquer : « Fessenheim, c’est la moins rentable de toutes » et nous osons rajouter « c’est aussi la plus dangereuse de toutes ! ».
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