Enfouissement des déchets nucléaires : second accident mortel à Bure
Groupe BLE Lorraine 27 janvier 2016
pour Unsri Zittung
Enfouissement des déchets nucléaires : second accident mortel à Bure
U
n ouvrier lorrain de 42 ans de la société Eiffage est décédé mardi à cause d’un éboulement dans une des galeries du laboratoire de recherches et d’expérimentations pour la conception du centre de stockage CIGEO de l’Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs (ANDRA) à Bure.
L’accident s’est produit à 12h30 à 490 mètres de profondeur, au bout d’une galerie en cours de creusement. La victime était en train de poser des boulons dans l’optique de réaliser des analyses de diffusion d’eau et d’électricité dans les parois, avant d’être ensevelie sous plusieurs mètres cubes de roche. Un autre ouvrier a été blessé à la main. Une personne sous le choc a également dû être prise en charge par les secours.
Le laboratoire de l’ANDRA a pour but d’évaluer la faisabilité technique et scientifique du confinement pour des millions d’années des déchets nucléaires les plus dangereux dans une couche d’argile vieille de plus de 160 millions d’années. Cet éboulement pose clairement la question de la stabilité réelle de cette roche. En effet, si des fractures souterraines, liées notamment aux forages, sont constatées dans le laboratoire, nous avons tout à craindre pour le futur centre de stockage souterrain, qui plus est s’il est rempli de déchets radioactifs. Que se passera-t-il en cas d’accident ? L’ANDRA affirme qu’elle maîtrise la roche mais subie un éboulement imprévisible. Si elle n’est pas capable d’assurer la sécurité de son propre chantier, comment peut-elle prétendre sécuriser des centaines de kilomètres de galerie sur une période aussi longue ? Cet éboulement confirme que la réversibilité de l’enfouissement est impossible à garantir.
Rappelons par ailleurs qu’en 2001, un ouvrier avait été gravement blessé après une chute sur le chantier. Quelques mois plus tard, le 15 mai 2002, un autre avait trouvé la mort à 226 mètres de profondeur terre lors du creusement d’un des deux puits d’accès.
Ce n’est donc pas étonnant si l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) et une large majorité d’experts indépendants estiment que le calendrier de ce projet complètement fou est beaucoup trop tendu. Tous attendent des preuves sur la sécurité du futur centre de stockage. Mais sous la pression des lobbies, le gouvernement français tente coûte que coûte de passer en force.
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