Un nouveau départ vers l’autonomie de l’ Alsace
Un nouveau départ vers l’autonomie de l’Alsace
par Bernard Wittmann
Les dés étaient pipés
En tant qu’Alsaciens, avons-nous encore un avenir dans ce pays ? Après ces élections régionales la question mérite d’être posée. Les jacobins de Paris veulent notre mort et le système est totalement verrouillé. Quel espoir pouvons-nous avoir dans ce pays qui nous montre si peu de respect et dont le projet quasi obsessionnel est d’en finir avec nos particularités pour nous faire disparaître en tant que peuple. Regardons ces dernières élections régionales. Il apparaît clairement que, pour les autonomistes alsaciens, l’espoir d’envoyer des représentants à l’assemblée de l’ACAL était quasi nul compte tenu du faible poids numérique des Alsaciens dans cette méga-mégalo région grande comme deux fois la Belgique : les dès étaient donc pipés ! Et comment mener campagne pour intéresser les Champenois, les Ardennais et les Lorrains francophones à nos problématiques alsaciennes ? C’est mission impossible : les intérêts des trois régions qui composent l’ACAL sont trop divergents et les points de convergences quasi nuls ! Résultat, la liste régionaliste/autonomiste de Jean-Georges Trouillet n’a obtenu que des scores proches de 1% dans les deux autres régions (à l’exception de la Moselle où elle a totalisé 2,12% des voix). Et les excellents scores réalisés en Alsace, 12,65% dans le Haut-Rhin et 10,07% dans le Bas-Rhin, ne suffirent pas pour rattraper ce retard. Ainsi, le parti Unser Land, devenu le 3e parti d’Alsace, derrière le FN et les partis coalisés de droite LR-UDI-Modem, n’aura-t-il aucun représentant dans l’assemblée de la grande région, son score global sur l’ACAL (4,74%) n’ayant pas dépassé les 5%. Ainsi, 70 000 électeurs alsaciens ne seront tout simplement pas représentés : ils comptent pour des peanuts ! A l’inverse, dans une région Alsace, les deux listes départementales d’Unser Land ayant dépassé le seuil de 10% leur permettant de se maintenir, les autonomistes auraient pu disposer de 4 à 5 sièges à l’assemblée régionale pour se faire entendre.
A l’avenir, ce sont donc les Ardennais, les Champenois et les Lorrains qui, forts de leur supériorité numérique, décideront du sort de l’Alsace. C’était évidemment le but recherché par les jacobins du PS à l’origine de ce mariage forcé entre les 3 régions : il fallait museler l’Alsace, la noyer dans le nombre et la rendre ainsi inaudible !
Avec ce « Grand-Est », nous auront ainsi le même problème qu’au niveau national : que pèseront 47 alsaciens noyés dans la masse des 169 élus de l’ACAL !
La France : une démocratie « Canada dry »
Au vu de ces élections, il est donc tout à fait pertinent de douter de la démocratie française. Et force est de constater qu’elle ne fonctionne tout simplement pas. Le traitement pitoyable infligé à l’Alsace à l’occasion de cette fusion scélérate en est la meilleure illustration : l’usage de la démocratie pour les prises de décisions est quasi inexistant en France.
A cela s’ajoute que les Alsaciens, placés sous l’étroite tutelle de Paris et soumis à un régime de diktats, ne peuvent toujours pas décider pour et par eux-mêmes : la démocratie participative n’a pas cours dans notre « Jacobinie » qui ne connaît pas la subsidiarité ! La France, République autoritaire et centralisée plombée par la radicalité du projet jacobin, est donc tout sauf une vraie démocratie à l’image des pays voisins qui sont tous des démocraties décentralisées.
Du coup, les Alsaciens se retrouvent privés de tout espoir pour l’avenir. Il ne faudra donc pas s’étonner qu’ils se mettent en quête d’une échappatoire pour fuir l’asservissement et rechercher une voie émancipatrice leur ouvrant les portes de la responsabilisation. Et si Marianne persiste à s’accrocher à son idéologie totalisante jacobine, un divorce à l’amiable n’est pas à exclure.
Un double blocage
Si la démocratie est ainsi en situation d’échec en France, il y a deux raisons principales :
– La première est que les peuples allogènes y sont confrontés à une majorité oppressive qui a instauré partout des rapports dominant-dominé conduisant à un véritable système de colonisation intérieure. L’humanisme et l’universalisme dont elle se réclame sont purement décoratifs. Cette majorité entend imprimer ses marques à tout le territoire sans esprit de tolérance aucun à l’égard des peuples minoritaires auxquels elle refuse tout droit à la reconnaissance et à l’auto-administration et ceci au nom du principe sacralisé de l’unité nationale. Un exemple : en France, la discrimination linguistique est inscrite dans la constitution rendant ainsi impossible la ratification de la charte européenne des langues.
Or, face à une majorité oppressive, les règles démocratiques ne fonctionnent pas puisque les minorités, du fait de leur infériorité numérique et donc de leur incapacité à peser sur les votes, n’ont pas voix au chapitre. Et la possibilité offerte de mettre un bulletin dans l’urne tous les cinq ans ne suffit pas pour qu’on puisse parler de démocratie.
Ainsi, dans le système français, la règle démocratique de la majorité devient un instrument de la domination, la minorité étant en permanence soumise à la dictature du plus grand nombre. La démocratie parlementaire française, qui applique systématiquement la règle de la supériorité numérique, devient alors un piège mortel pour les minorités. C’est bien la loi de la majorité qu’on opposa aux Alsaciens pour leur imposer la fusion… sans même les consulter et, de plus, en violation d’un traité international ratifié par la France (Charte de l’autonomie locale). Si ce système français où la majorité impose sa loi à la minorité était appliqué en Suisse, où les Alémaniques représentent 70% de la population, cela fait belle lurette qu’on ne parlerait plus le français ou l’italien dans ce pays !
– La deuxième raison vient de idéologie nationale jacobine, une abstraction totalisante construite sur une expression citoyenne unidimensionnelle, qui imprègne les esprits depuis des générations. A cela s’ajoute un héritage impérialiste et colonialiste qui a façonné la pensée française. Alors que les autonomistes considèrent que la diversité est une richesse à préserver, pour les jacobins, elle est considérée comme un danger mortel pour l’unité de l’Etat qui, dans cette logique, doit les combattre pour les faire disparaître : « La France, pays de la diversité vaincue » était la devise de la IIIe République ».
Or dans cette idéologie en permanence dans l’abstraction et le déni du réel, la notion d’enracinement dans une terre est inexistante. Son idéal humain est un homme hors sol et sans liens affectifs avec un territoire. Ceci explique que le découpage régional a été décidé à Paris sans considération aucune pour les territoires historiques, espaces de vie séculaires de peuples aux identités particulières. Ajoutons encore que les jacobins, contrairement aux autonomistes, ne font pas confiance à l’homme et au peuple, ils s’en méfient. Le 12 Novembre 2015, le Secrétaire d’Etat à la Réforme territoriale, André Vallini, n’a-t-il pas dit à la délégation d’Unser Land venue pour lui demander d’organiser un référendum, qu’il pensait que « le peuple manquait de maturité pour utiliser de façon pertinente cet outil de démocratie directe »? C’est d’ailleurs pourquoi les jacobins, marqués par un puissant caporalisme, adorent règlementer, encadrer, édicter des lois, énoncer des interdits…
Un statut d’autonomie
Un statut d’autonomie négocié nous reconnaissant des droits particuliers reste ainsi la seule et unique voie pour nous extraire de ce système mortifère, antidémocratique et plombé par ses tares structurelles. Si l’Alsace ne l’obtient pas rapidement, elle risque bien de disparaître ! Aussi, ces régionales ne marquent-elle que le début de notre combat ! Le temps du respect des Alsaciens est arrivé, ils ont été suffisamment méprisés. Le moment est à présent venu de construire un nouveau rapport de force avec Paris ! Avec Unser Land, nous avons maintenant un parti alsacien solide avec un bon ancrage électoral, pour engager cette lutte existentielle !
Bernard Wittmann 6.12.2015
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